Il est très fréquent que les chiens soient porteurs de parasites internes. En effet, des études ont démontré qu’environ 30 à 40 % des chiens adultes (60 % en collectivité) sont infestés par des vers digestifs. Chez le chiot, jusqu’à 70 % des individus de moins de 3 mois sont contaminés. À la vue de ces chiffres, on comprend immédiatement la nécessité de vermifuger son chien régulièrement. Avec la vaccination et le traitement contre les parasites externes (puces et tiques notamment), la vermifugation de nos animaux de compagnie est l’une des mesures préventives de base à adopter en priorité. Quels sont les risques si mon animal est contaminé ? À quelle fréquence dois-je traiter mon compagnon à quatre pattes ? À partir de quel âge vermifuge-t-on un chiot ? On répond à toutes vos questions.
Chez nos animaux de compagnie comme chez l’Homme, les risques de contamination par des vers sont grands et très fréquents. Passant parfois inaperçue, une infestation par des parasites internes n’est toutefois pas anodine. En effet, cela peut avoir de graves conséquences et représenter un réel danger qui peut s'avérer, dans les cas les plus graves, mortel. Par ailleurs, la plupart des maladies parasitaires étant transmissibles à l’Homme (zoonoses), il est essentiel de veiller à la bonne vermifugation des animaux et de respecter des règles sanitaires qui limiteront les risques de recontamination.
Une infestation par des parasites internes peut être à l'origine de divers symptômes :
Même si les jeunes et les individus aux défenses immunitaires affaiblies sont particulièrement vulnérables, il est impératif de protéger aussi les animaux adultes. De nombreuses maladies parasitaires peuvent avoir de très graves conséquences même sur nos compagnons en bonne santé.
À noter 📣 : L’absence de manifestation ne veut pas dire qu’un animal n’est pas contaminé.
La majorité des maladies parasitaires sont des zoonoses. Certaines s’avèrent très dangereuses pour l’Homme entraînant de graves conséquences pouvant aller jusqu'à la mort. Celui-ci peut se contaminer en ingérant les œufs des parasites présents sur le pelage des animaux ou dans l’environnement via les mains portées à la bouche (jardinage, bacs à sable, ramassage d’excréments…). Des maladies comme l’échinococcose alvéolaire ou l’hydatidose sont particulièrement redoutables. Les ascarides, quant à eux, peuvent provoquer chez l’enfant de graves lésions au niveau des yeux et des tissus nerveux.
Certains œufs peuvent être très résistants dans le milieu extérieur (jusqu’à 2 ans). Afin de lutter efficacement contre les vers et d’éviter une réinfestation permanente, il est donc important de veiller à mettre en place certaines mesures sanitaires telles que :
Pour une protection optimale et une bonne efficacité, il est impératif d’utiliser correctement le vermifuge le plus approprié à l’animal.
Le renouvellement de la vermifugation d’un animal est à adapter en fonction de différents critères :
Il est recommandé de vermifuger son chien au minimum 4 fois par an. Selon que le chien chasse, mange de la viande crue, participe à des événements (concours, compétition…), côtoie d’autres animaux… le traitement sera ajusté et renouvelé mensuellement si nécessaire afin de garantir une protection adaptée. Des protocoles supplémentaires seront mis en place en cas de voyage ou de déplacement dans des zones à risques.
Rappel 💡 : il est primordial de traiter son chien contre les parasites externes (puces, tiques, moustiques…). En effet, ces derniers étant des vecteurs, ils sont source de contamination.
Les vermifuges sont disponibles sous différentes formes :
Il est à noter que les vermifuges agissent sur les vers adultes et plus ou moins sur les larves en migration. Ils n’ont pas d’efficacité sur les autres stades de développement du parasite (larves enkystées, œufs). De plus, ces antiparasitaires n’ont pas de rémanence : ils agissent sur le moment où ils sont administrés et n’ont pas d’action dans le temps. De ce fait, en cas d’infestation avérée, il est impératif de renouveler l’administration 3 semaines plus tard afin d’éliminer les parasites devenus adultes depuis la précédente prise. Par ailleurs, des examens microscopiques des selles (coproscopie) peuvent être pratiqués afin de déterminer la présence de parasites.
Attention 🚨 : tous les vermifuges ne sont pas équivalents. Leur efficacité diffère en fonction de la molécule du médicament. Seul un vétérinaire est à même de prescrire le produit adapté.
Les jeunes sont très sensibles aux vers et tout particulièrement aux ascarides. Ils se contaminent notamment par l'intermédiaire de la mère durant la gestation et lorsqu’ils tètent. Il est donc recommandé de vermifuger les chiots :
La mère étant la principale source de contamination de ses petits, il est indispensable de la vermifuger :
Il est possible de vermifuger la chienne en cours de gestation. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire, il vous orientera vers le bon vermifuge.
Une mutation du gène MDR1 (Multi-Drug Resistance) est responsable d’une sensibilité médicamenteuse chez certains chiens de berger. Cette anomalie rendant toxique certains médicaments (dont des antiparasitaires), il est primordial d’être vigilant quant aux molécules administrées. L’Ivermectine et la Milbémycine contenus dans de nombreux vermifuges sont à proscrire. Sur les chiens concernés, ces produits sont des neurotoxiques entraînant de très graves symptômes. Il est toutefois possible d’effectuer un test génétique pour savoir si un chien est porteur de cette mutation. Parmi les races concernées, on retrouve notamment le colley, le berger australien, le berger allemand, le border collie, le berger blanc suisse…
Pour prévenir les parasitoses, une vermifugation adaptée et responsable est impérative. Elle permet de protéger les animaux et les humains tout en évitant bien des désagréments. Pour bien vermifuger son chien, le moyen le plus sûr reste la consultation en clinique. En effet, l’examen de l’animal et l’évaluation des risques de contamination sont nécessaires au vétérinaire pour déterminer le produit le plus adapté ainsi que sa fréquence d’administration.
Sources
https://capcvet.org/guidelines/taenia/
https://www.esccap.fr/
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/une-anomalie-du-gene-mdr-dangereuse-pour-les-chiens-de-berger_12816